Pour bien des vanlifers, la saison tire à sa fin quand les feuilles commencent à tomber des arbres.
Le froid et les activités plus restreintes poussent la majorité d’entre nous à remiser nos vans jusqu’en avril. Cela dit, il y a quelques irréductibles qui décident plutôt d’accueillir l’hiver à bras ouverts et de continuer de profiter de leur van malgré tout. Eh oui, la vanlife en hiver, ça se peut! Et aux dires des adeptes à qui on a parlé, ce n’est pas aussi compliqué qu’on pourrait le croire.
La vanlife en hiver, ça se prépare!
Il y a deux facteurs absolument essentiels pour des roadtrips réussis en hiver : le chauffage et l’isolation.
« Avant même l’isolation, le plus important, c’est ton chauffage » assure Yan Tremblay, qui profite de sa van en hiver pour aller skier là où les conditions sont les meilleures. Son Mercedes Sprinter est équipé d’un système qui s’alimente à même le réservoir de diesel qui sert aussi à faire fonctionner le moteur. « En hiver, les stations de remplissage de propane sont souvent fermées, alors ça me permet de ne pas avoir à me soucier de ça », explique Yan.
Même son de cloche de la part de Pierre Harvey, un vétéran des roadtrips hivernaux en van. Il possède lui aussi un système de chauffage branché au réservoir de son véhicule. « Ça consomme environ un dixième de litre par heure, alors tu peux le faire rouler toute la nuit sans problème », explique-t-il.
Pour conserver toute cette belle chaleur à l’intérieur, l’isolation joue un rôle primordial. Pierre, qui a lui-même isolé son véhicule, explique avoir appliqué trois pouces de laine minérale, puis un coupe-vapeur pour éviter que l’humidité ne s’infiltre. « Il faut aussi trouver une façon de bloquer les fenêtres. J’ai des rideaux thermiques que j’installe derrière les sièges à l’avant et sur les portes à l’arrière », poursuit-il.
Le chauffage sert évidemment à demeurer confortable, mais aussi à éviter que l’eau ne gèle dans les conduits. « Même quand je ne suis pas dans la van, je vais garder la température autour de 5 à 8 degrés », reprend Pierre Harvey. Il souligne que le réservoir d’eau et les tuyaux doivent impérativement se retrouver à l’intérieur du véhicule. Yan Tremblay, pour sa part, s’assure de drainer son réservoir à l’automne et utilise plutôt des bouteilles de type Coleman enroulées d’un isolant pour trimballer son eau.
La vanlife en hiver, un mode de vie différent
On aura beau se préparer au maximum, l’expérience de la vanlife en hiver demeure évidemment bien différente de celle en été.
Père de deux enfants, Yan conçoit que la logistique est parfois tout un défi. « L’été, tu es tout le temps dehors, alors qu’en hiver, tu passes beaucoup plus de temps à l’intérieur », analyse-t-il. « Il faut un peu être parent militaire par moments », reprend-il en riant, expliquant qu’il force ses enfants à enlever leurs bottes dès qu’ils arrivent au véhicule pour ne pas faire entrer de neige. « On a compartimenté notre espace, Il y a une place pour les manteaux, pour les gants et pour les skis. On fait tout pour rester au sec. »
Faute de pouvoir cuisiner au grand air, les repas sont moins élaborés durant la saison froide. Si Yan Tremblay dit préparer plusieurs plats à l’avance avant de partir en expédition, Pierre Harvey explique que des aliments simples comme les pâtes et le riz deviennent ses meilleurs amis!
Comme le soleil se couche plus tôt, les soirées sont bien différentes de celles qu’on peut vivre en été. « Il faut amener des jeux de société! », rigole Pierre Harvey. La faible luminosité peut également avoir un impact sur la recharge des batteries, souvent alimentées par des panneaux solaires.
Bref, il est essentiel d’être préparé en cas d’une panne du véhicule ou du système de chauffage. Serviettes chaudes, sacs de couchage de qualité et lampes de poche ne sont pas un luxe, mais bien une nécessité!
L’hiver, c’est fait pour jouer!
La vanlife en hiver a certainement ses défis, mais ceux qui s’y attaquent découvrent une toute autre expérience.
Grand amateur de snowboard, Yan Tremblay scrute le radar météo et planifie ses sorties en fonction des accumulations de neige. « On trouve où est la neige et on va camper dedans! », affirme fièrement celui qui était justement sur le point de quitter pour l’Est du Québec au moment de cette entrevue.
Pierre Harvey et sa conjointe, pour leur part, ont découvert le ski hors piste il y a quelques années et ils sont tombés sous le charme. Ils se servent de leur van pour parcourir l’Amérique du Nord à la recherche des plus beaux sentiers. Pierre a même conçu une boîte extérieure pour entreposer ses skis, histoire de ne pas les avoir dans les pattes. « Je ne trouvais pas ce que je voulais au Québec, alors j’ai décidé de la dessiner et je l’ai fait construire », raconte-t-il.
Une destination coup de cœur ? Nos deux vanlifers d’hiver semblent avoir un faible pour le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie, où les magnifiques Monts Chics-Chocs deviennent un véritable terrain de jeu.
Loin des plages achalandées des mois de juillet et d’août, Yan et Pierre profitent à leur façon de cette baisse de popularité des régions pour prendre le temps de bien découvrir. Campant parfois dans des stationnements de stations de ski ou autres terrains vacants, ils se font un devoir de ne pas laisser de traces et de laisser leur camping d’une nuit encore plus propre qu’ils ne l’ont trouvé. Été ou hiver, les règles d’or du bon campeur demeurent les mêmes!
Un grand merci à Karolina Krupa, Yan Tremblay et Pierre Harvey pour les photos.
Julien et Karo tiennent aussi à remercier Vanlife Mtl de leur avoir permis d’apprécier l’hiver dans leur ProMaster durant quelques semaines!