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État sauvage, mystérieux, isolé, l’Alaska attire et rappelle à lui. On aura traversé le Canada d’un bout à l’autre pour rejoindre l’Alaska – et être séduits. 

Lors de notre voyage de 13 mois à travers l’Amérique du Nord et l’Amérique centrale, nous voulions absolument commencer notre road trip par ce 49ème État des États-Unis. Celui tout au nord, qui frôle le pôle, où se mélangent loups, grizzlis, bœufs musqués et orques. Bref, notre voyage ne pouvait commencer que là!

Par Dana et Stéphanie – Le monde de Tikal 

Notre arrivée en Alaska. L’entrée sur ce territoire se mérite!

L’Alaska n’est pas la première des destinations qui vient à l’esprit des Européens, qui comme nous, débarquent en Amérique du Nord.

C’était tout de même l’objectif premier dès notre arrivée au Canada. Alors que notre périple devait nous mener d’un bout à l’autre des Amériques, il fallait commencer par le plus au nord. Plus que le point de départ de la route panaméricaine, c’est avant tout un rêve de longue date qui nous porte dans cet état excentré des États-Unis. Un rêve d’immensité, de beauté sauvage, de forêts à perte de vue. Un rêve de nature à l’état brut.

Après avoir récupéré notre van à Halifax, nous voilà embarqués dans la traversée du Canada. Et autant le dire tout de suite, on ne pensait pas que ce pays était si grand!

Les haltes sur la route sont rares, le temps presse, il faut arriver de l’autre côté du continent avant le froid.

Après quelques arrêts au bord du Saint-Laurent, une panne, une looooonnnnngue traversée des plaines centrales et une bouffée d’air dans les Rocheuses, nous arrivons à la frontière de l’Alaska au termes de 20 jours de route.

Les rencontres sauvages sur la route

Les couleurs de l’automne sont là

Nous passons la frontière entre le Canada et l’Alaska à la fin août. Nous traçons notre route en passant par Tok jusqu’à Fairbanks.

Une fois les États-Unis rejoints, on se demande: pourquoi ne pas pousser la route jusqu’au cercle arctique, histoire de commencer le plus haut possible?

Nous empruntons la Dalton Highway, une route qui mène de Fairbanks à Prudhoe Bay. Alors que les plaines succèdent aux forêts, la route semble suivre les oléoducs. Ou l’inverse. La Dalton Highway, c’est la route du pétrole. Celle qui fut construite pour permettre de rapprocher l’or noir du centre des États-Unis. Sur ce chemin de terre et de tôle ondulée, on ne croise que des camions et quelques baroudeurs en quête de grand nord.

Sur la Dalton Highway, nous croisons d’autres voyageurs en T2

Arrivés au cercle arctique, alors que la nuit daigne enfin tomber vers minuit, nos yeux quittent la route pour se porter vers les étoiles. Et les aurores boréales.

C’est notre première rencontre avec ces danseuses du grand nord. Et quel spectacle impressionnant!

Nous nous sentons petits face à ce ballet de nuit. Le petit feu nous réchauffe et nos appareils photos carburent. Nous passons ici une des plus belles nuits de nos 13 mois sur la route panaméricaine.

Notre découverte des aurores boréales, un spot inoubliable

De retour à Fairbanks, à quelques kilomètres du centre, on trouve un bout de nature protégé, composé de champs, d’étangs et de forêts: le Creamer’s Field. Un refuge pour des milliers de grues et de bernaches du Canada qui s’arrêtent ici sur la route migratoire. Un spectacle assourdissant! Puis, nous reprenons la route pour le fameux parc Denali.

La vue sur le Mont Denali

Les nuits en Alaska sont fabuleuses

Fleuron de l’Alaska et hôte du plus haut sommet américain, le parc du Denali vaut le voyage à lui seul.

Une unique route de 148 kilomètres le traverse. L’accès y est interdit aux voitures particulières après les 30 premiers kilomètres. Une fois qu’on descend des bus-navettes, le parc se parcourt donc à pied. Les conducteurs des navettes sont des rangers qui ont reçu une formation sur la faune et la flore du parc. Ils s’arrêtent à chaque rencontre avec des animaux. Étant donné la densité d’animaux visibles, on s’arrête souvent.

Les vedettes du parc sont les loups et les grizzlis, mais on peut y croiser ours noirs, lynx, orignaux, caribous, mouflons de Dall, chèvres de montagne, cerfs, castors, marmottes… sans compter les centaines d’espèces d’oiseaux.

Bref, ce parc est un petit paradis pour les amoureux de randonnée, de nature sauvage et d’animaux.

Le parc Denali est un paradis pour les randonneurs

Nous poursuivons la route vers le sud. Nous dépassons Anchorage et pénétrons sur la péninsule du Kenai, direction Homer. Dans le port, à quelques mètres du bord de la route, des loutres se laissent régulièrement admirer.

La péninsule du Kenai est superbe. On décide d’installer notre bivouac sur le bord de l’eau, un peu au nord de la ville.

Loutre marine épuisée

Nous partons ensuite direction Seward, de l’autre côté de la péninsule. Les fjords sont magnifiques et les randonnées dans le coin promettent de belles découvertes. La péninsule est aussi célèbre pour son nombre important de glaciers, accessibles par la route, la mer ou les airs. Ceux de Portage et d’Exit sont situés au bord de la route, et sont donc un bon choix pour les petits budgets comme nous.

Bivouac dans le lit d’une rivière vers Seward

Pour rejoindre Haines, il faut soit prendre le bateau, soit reprendre la route et passer par le Canada pour entrer à nouveau en Alaska.

La fin de saison approchant, les prix des bateaux s’envolent. Nous reprenons donc la route. À la sortie d’un col magnifique, on se dirige vers la côte Pacifique et on trouve, coincé entre les fjords et les montagnes canadiennes, Haines. Ce fameux petit village de pêcheurs bien tranquille en apparence.

Mais chaque été, de nombreux amoureux de la nature se retrouvent ici en quête d’un spectacle un peu particulier. En effet, c’est à ce moment que des milliers de saumons viennent se reproduire. Terminant un cycle, ils viennent mourir dans la rivière qui les a vus naître.

Cette nourriture attire de nombreux prédateurs, dont le plus imposant: l’ours brun.

Soyez prêts à des contacts rapprochés avec nombre d’entre eux, tous gavés de poissons et donc peu agressifs. Un paradis pour les photographes, et qui a le mérite d’être beaucoup moins cher que les tours spécialisés dans les îles environnantes. Plus tard dans la saison, c’est aussi un des lieux les plus remarquables pour la migration des Pygargues à tête blanche.

Jeu entre deux grizzlis

À l’approche de l’hiver, les nuits se font fraîches. Il est temps pour nous de reprendre la route. C’est avec des images d’ours plein la tête que nous entamons le chemin vers le sud.

Vues sur les routes d’Alaska

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