Ça y est. C’est le moment de l’année où plusieurs fuient habituellement la grisaille pour partir rouler sous le soleil.
Face à la fermeture des frontières due au COVID-19 et du gel imminent, quelles options reste-t-il pour la van life cet hiver à partir du Québec?
Rejoindre les États-Unis
Bien que notre gouvernement recommande d’éviter les voyages non essentiels à l’extérieur du pays, en réalité, il est toujours possible de se déplacer vers les États-Unis. Seulement, il faut le faire par voie aérienne. Que faire donc de sa van?
Option 1: Opter pour un service de transport routier vers les États-Unis et prendre un vol pour rejoindre sa van.
Depuis l’été 2020, Maxime et Maude vivent à temps plein dans leur van. L’isolation de leur Westfalia 1977 n’étant pas des plus performantes, il leur fallait trouver une solution pour rejoindre la chaleur avant que la neige ne tombe sur le Québec. Ils sont donc embarqués à bord d’un vol vers la Floride le 7 novembre dernier. Le duo a simultanément fait livrer Sunny, leur van, par la compagnie montréalaise Transport d’auto Élégance.
« Nous avons réservé une date environ trois semaines à l’avance. Nous avons apporté le véhicule le vendredi et le transport se faisait le dimanche. Sur place, nous avons donné des explications pour le véhicule étant donné son âge. Une fois arrivés, ils nous ont appelés trois jours plus tard pour que nous ramassions le véhicule. Ils peuvent aussi en faire la livraison. »
– Maxime St-Pierre
Satisfait de son expérience, Maxime mentionne que tout roule pour lui, Maude et Sunny en Floride malgré la crise sanitaire et le climat politique tendu. Niveau budget, ils ont déboursé 2 000 CAD pour la livraison. Puis, 400 CAD chacun pour un vol direct de Montréal à Fort Lauderdale opéré par Air Canada.
Certaines compagnies offrent la livraison de van plus près du Canada. C’est le cas de Transport KMC. La compagnie peut livrer des véhicules à destination de l’aéroport de Plattsburgh. Il faut compter 1 000 CAD pour le transport de la van et 500 CAD pour le vol nolisé entre Saint-Hubert et Plattsburgh.
Option 2: Prendre un vol et acheter ou louer une van sur place.
Une autre option pour la van life cet hiver est de prendre un vol pour les États-Unis et directement y louer ou y acheter une van. C’est une option avantageuse pour ceux qui n’en ont pas encore une.
On peut acheter une van convertie usagée via le site web Vanlife Trader. C’est aussi une plateforme où il est possible de revendre sa van au terme du voyage, si les frontières terrestres sont toujours fermées à ce moment-là.
Souvenons-nous que le nombre de cas de coronavirus est beaucoup plus élevé au sud de la frontière, variant d’un État à l’autre. C’est un élément à garder à l’esprit pour ceux qui cherchent à diminuer les risques.
Explorer le Canada
Si les plages de la Californie sont alléchantes, reste que le Canada est un vaste territoire aux multiples possibilités pour la van life cet hiver. Qui plus est, un voyage au Canada est actuellement beaucoup plus simple et moins risqué qu’au pays de l’oncle Sam. Oui bon, il fait beaucoup plus froid à Banff qu’à San Diego en hiver! Mais il existe certains endroits au Canada où le mercure ne tombe généralement pas sous la barre des zéro.
C’est de la cas de Tofino, où les températures moyennes oscillent entre 3 et 10 °C entre décembre et mars, selon le National Oceanic and Atmospheric Administration. On y a établi notre camp de base quelques semaines en novembre et on a adoré. On a d’ailleurs rencontré quelques van lifers québécois qui comptent y passer l’hiver. Gardons à l’esprit qu’il pleut plus que la moitié du temps à Tofino pendant cette saison… comme quoi, il faut choisir ses batailles.
En plus de la Colombie-Britannique, il est encore possible de voyager en Ontario, en Saskatchewan et en Alberta sans devoir s’isoler 14 jours à son arrivée, contrairement au Manitoba, où des restrictions sont en vigueur, et de la «bulle atlantique». Attention: ces directives peuvent changer en fonction de l’évolution de la propagation du virus!
Explorer le Québec
Finalement, il y a l’option sage. Celle qu’ont choisie Alexandre et Valérie du blogue Prêts pour la route: rester au Québec. C’est dans un chalet de Baie-Saint-Paul qu’ils s’installeront cet hiver plutôt que dans leur Airstream. L’imprévisibilité de la situation, la santé fragile de leur copilote canin Snoopy et des obligations professionnelles les ont guidés vers ce choix.
« L’hiver dernier, on a été forcé de rentrer en urgence. Ça a compliqué pas mal notre vie étant donné que nous n’avions plus de pied à terre au Québec. On a une crainte que si jamais on est forcé de revenir pour quelconque raison, on n’aurait pas d’endroit où s’installer en plein hiver. Alors, on va faire du ski, de la raquette, aller patiner et faire tout ce qui nous manque lorsqu’on quitte habituellement. Qui sait, peut-être aurons-nous l’occasion de passer les fêtes en famille. »
– Alexandre Grégoire
Au final, on se rend compte que les désagréments de la COVID-19 nous forcent à évoluer. Ceux qui profitent de l’occasion pour bien isoler leur van font preuve d’adaptabilité. Ceux qui réalisent un road trip envers et contre tous, de détermination. Et ceux qui rangent la van pour s’enraciner, de résilience. Dans tous les cas, on admire notre communauté, peu importe la façon dont ils vivront – ou non – la van life cet hiver.
Si vous comptez quitter le pays, le service d’inscription des Canadiens à l’étranger permet d’être contacté si les avertissements en vigueur changent, ou en cas de situation d’urgence (catastrophe naturelle, troubles civils et autres merveilleuses choses de la vie!).
Un grand merci aux photographes Karolina Krupa, Maxime St-Pierre, et Alexandre et Valérie pour leur contribution.