On voit de plus en plus de vans sur les routes du Québec.
Les photos sur les réseaux sociaux se multiplient, les regroupements de vans ne cessent de grandir. La vie de van est de moins en moins marginale et semble soudainement devenir bien populaire. Pourtant, l’histoire derrière la vanlife n’est pas nouvelle. Elle est en fait bien plus ancienne qu’on pourrait le croire.
À quand remontent les débuts de ce mode de vie? Quels regroupements ont mené à la vie de van comme on la connait aujourd’hui?
Un peu d’histoire
Selon nos amis, Alexandre et Valérie de Prêts pour la route, Jonny de Vanlifediaries et Katie Larsen de So We Bought A Van, il y aurait déjà, depuis des centaines d’années, des nomades en quête de liberté qui arpenteraient les routes du monde, bien avant que le nom vanlife soit associé au mouvement.
Dominic, de Vanlife Sagas, partage cet avis. Selon lui, la vie de van remonterait à très loin. Dans les années 1800, les Gitans d’Europe auraient été les premiers à adopter un véhicule sur roues couvert, tiré par des chevaux pour se déplacer et habiter un peu partout.
En Amérique du Nord, l’idée de partir en camping avec un véhicule pour se déplacer daterait du début des années 1900, pendant le développement des automobiles. De là, les compagnies commerciales auraient emboité le pas pour développer la villégiature mobile dans les années 60 et c’est là, que des compagnies bien connues auraient commercialisé leurs premières caravanes, telles que Hymer (1961), Westfalia (1962), Ford (1965), Winnebago (1966) et Airstream (1979) .
Ce serait vers la fin des années 70 que le vanning aurait gagné en popularité, notamment via le mouvement Peace And Love. C’est à ce moment que tout véhicule pouvait servir de logement potentiel; de l’automobile, en passant par les fourgonnettes jusqu’aux autobus scolaires. Selon Gerry Lauzon, administrateur du groupe Facebook Québec Vanning, les gens se rencontraient dans un terrain de camping la fin de semaine pour socialiser et c’est ce qui aurait mené aux premiers rassemblements de vans au Québec. Ces rassemblements représentaient une occasion en or de pouvoir passer du temps en nature à faible coût, en plus de pouvoir se rassembler avec des personnes partageant des intérêts communs. Ce serait d’ailleurs une période qui ressemblerait particulièrement au mouvement vanning que l’on connait aujourd’hui.
De plus gros véhicules motorisés auraient ensuite fait leur apparition dans l’histoire de la vanlife vers les années 80-90, permettant à de nombreuses familles de se promener dans le confort de leur gros véhicule. La frénésie se serait calmée avec l’augmentation du prix de l’essence et plusieurs personnes se seraient débarrassées de leur véhicule, avant de laisser place à une nouvelle génération de vanlifers qui revient à un mode de vie plus minimaliste, semblable à celui des années 70. Les milléniaux n’ont donc rien inventé, mais participent à leur façon à l’histoire de la vanlife.
Des années 2000 à aujourd’hui
L’apport des milléniaux dans l’histoire de la vie de van prend de l’ampleur principalement grâce à la technologie et aux réseaux sociaux.
Selon Dominic de Vanlife Sagas, ce serait d’ailleurs la maturité de la technologie qui aurait mené à la vanlife que l’on connait aujourd’hui. Le transfert des caméras vers le digital, le fait qu’elles soient plus performantes et plus accessibles aurait facilité le travail à distance. Cela permettrait à de nombreuses personnes de réinventer leur vision du travail 9 à 5 et d’adopter un style de vie plus flexible en pouvant voyager tout en travaillant sur la route.
Dominic est aussi d’avis que les récessions économiques auraient eu un impact sur l’évolution du mouvement. En 2009, plusieurs constructeurs de vans aux États-Unis auraient commencé à convertir des véhicules et à essayer de les vendre alors qu’ils n’avaient plus d’emploi en raison de la récession. De là, la vie de van serait devenue une solution efficace contre les aléas du marché qui nous posent sans arrêt des défis sur les plans économique, professionnel et personnel.
D’arcy de Dusk Till Dawn, est aussi d’avis que le coût élevé des logements de nos jours et la possibilité de travailler de la maison auraient fait réaliser aux gens à quel point la vanlife est plus accessible et moins coûteuse.
D’un simple mot-clic aux rassemblements
Conjointement avec l’arrivée de Facebook en 2004 et d’Instagram en 2010, la création du mot-clic #vanlife par Foster Huntington en 2009 aurait permis de donner le ton à la tendance que l’on connait aujourd’hui. L’utilisation de ce mot-clic sur différentes plateformes permettait ainsi de regrouper ensemble cette belle communauté et de faire durer l’histoire de la vanlife.
Pour Gerry Lauzon, de Québec Vanning, avant même que la popularité de ces mouvements s’accentue via les réseaux sociaux, il y avait le mouvement Westfalia qui vit de la van depuis toujours, mais qui n’a jamais fait de bruit. Le mouvement Westfalia aurait toujours été très fort au Québec.
Selon Jonny de @Vanlifediaries, les groupes des communautés Vanlifediaries, Vanlife Facebook et Go-Van seraient dans les premiers groupes à avoir participé à l’évolution du mouvement de vans actuel. Pour lui, la création de son groupe @Vanlifediaries visait à créer une plateforme où cette communauté pouvait partager leurs histoires partout dans le monde.
Pour nous, c’est aussi le désir de regrouper tous ces incroyables humains rencontrés sur la route qui nous a poussés à créer notre plateforme Go-Van en 2015.
Plusieurs groupes virtuels ont continué de se créer, comme Québec Vanning, Dodge Falia Québec et Sprinter Québec qui sont très actifs et qui participent encore à ce jour à faire grandir le mouvement.
Finalement, aidés du monde virtuel, de nombreux rassemblements de vans continuent de prendre place, à la manière de ceux des années 70. Au Québec seulement, il existe plusieurs clubs qui se rassemblent chaque été et des évènements majeurs se tiennent pour offrir des moments de prédilection à tous ceux qui voudraient rencontrer d’autres propriétaires de vans.
Pour nous, les rassemblements sont précieux et ils participent à leur façon à maintenir le mouvement dans le temps.
La vie de van: un mode de vie?
Explorer l’histoire de la vie de van nous a permis de remarquer que cette tendance existe depuis des centaines d’années et que plusieurs groupes et personnes ont contribué à ce que ce mode de vie devienne ce qu’il est aujourd’hui. Si habiter en van rend le quotidien parfois plus complexe, cette façon de vivre continue pourtant d’être le choix de milliers de personnes et, force est de constater, que le mouvement est bien loin de s’essouffler.
En questionnant nos amis qui partagent ce mode de vie et en observant la popularité grandissante de ce que ce style de vie peut offrir, on en vient donc à croire que la vanlife n’est pas simplement un mode de vie, mais que c’est aussi une communauté à part entière, un mouvement fort qui persiste au fil du temps.
Si cet article traite du passé et du présent de ce mouvement, nous ne pouvons nous empêcher d’explorer, dans un prochain article, ce qui définit le mouvement aujourd’hui, ce qui motive nos amis à l’adopter et ce que lui réserve le futur. Parce que la vanlife n’a certainement pas fini de nous raconter son histoire.