En mai, j’ai eu la chance de parcourir la Gaspésie en van pour une aventure savoureuse. Ça commence bien l’été, oui!
Le jour du départ, ma blonde et moi avions rendez-vous chez Vanlifemtl pour récupérer notre petite maison sur quatre roues. Quand j’y suis entré pour la première fois, j’avais les yeux aussi ronds que des billes en voyant l’aménagement intérieur du Dodge Promaster.
Par Gab Dagenais
Un lit, du rangement, un réfrigérateur qui fonctionne à l’énergie solaire, un comptoir pour cuisiner, un petit lavabo avec une pompe qui tire l’eau directement d’une gourde de 16 litres, une petite table amovible… Bref, une fourgonnette au look Pinterest parfaitement équipée, conçue pour profiter d’un moment unique autour d’un bon repas fraîchement cuisiné, là où on le voulait. Ça sentait la liberté!
La Gaspésie, pourquoi pas?
On avait quatre jours pour s’évader quelque part au Québec. «Qu’est-ce que ça te tente de faire? On va où? –Je sais pas… On se tapes-tu 2 500 km en quatre dodos? –Enwaille donc! On va la rouler cette belle van-là!»
Notre seule contrainte était le temps, mais on ne voulait pas se limiter dans notre choix de destination. L’affaire, c’est qu’au mois de mai, un peu partout dans la Belle Province, c’est un peu la saison morte. Certains iront pêcher, d’autres vont trouver une montagne encore skiable ou un chemin bouetteux pour faire du vélo, mais c’est pas le moment de l’année où tu te dis:
«J’va aller me faire bronzer dans gadoue et sauter dans le lac me rafraîchir. Me semble que les nuits sont collantes à 3 degrés Celsius.»
Par exemple, le parc national Forillon n’est pas encore ouvert. On peut quand même marcher près de l’eau et respirer de l’air frais, mais si t’as envie de faire un ti-pipi, le chalet est fermé… alors le ti-pipi, y va attendre un ti-peu.
Ce qui nous a permis de trancher à savoir où aller était l’envie de voir la mer et «ah oui c’est vrai, c’est la saison du homard! On va en Gaspésie.» Simple de même! La van est le meilleur véhicule pour suivre son instinct.
L’aventure culinaire
Mon boss a dit oui à une semaine off. Je quitte mes fonctions de chef pour un moment le temps d’explorer le Québec. Muni de mon poêlon, mon couteau et mes pinces, c’est dans une van que j’allais cuisiner pour les prochains jours. Pas question d’arrêter dans les fastfoods pour manger du Tim pis du Subway. Bon, c’est sûr que c’toujours le fun de jongler avec un burger et un volant quand il faut simultanément rouler et combler sa faim, mais ce qui me faisait tripper, c’était de voir comment j’allais me débrouiller dans la fourgonnette avec de l’équipement de base et des produits frais.
D’emblée, je pouvais affirmer ceci: Pas besoin de rouler en VR de luxe pour cuisiner à l’intérieur d’un véhicule tant qu’on a trois éléments essentiels.
- Quelque chose qui chauffe;
- Le coffre à outils du cuisinier;
- Des produits frais.
Oui, c’est cool de la Sriracha, mais quand je parle de quelque chose qui chauffe, je parle plus d’un BBQ ou d’un brûleur à gaz. Y’en a qui vont apporter les deux, mais personnellement, je trouve qu’un p’tit BBQ fait la job. À la limite, je suis le genre de gars qui a juste besoin d’une belle braise et d’une grille pour cuire un filet mignon ou des hot-dogs. Comme on sait jamais si on va finir par se stationner près d’un Walmart pour la nuit, c’est bien agréable de posséder un p’tit BBQ comme source de chaleur à cuisson, autant pour griller des aliments que pour faire bouillir de l’eau. (Faire un feu dans le stationnement du Walmart, c’est pas la meilleure idée.)
Ton coffre à outils: quoi apporter comme équipement de cuisine
Au même titre que Steve le charpentier qui possède des drills ou Martine la coiffeuse qui a son kit de bons ciseaux à cheveux, moi, j’ai mon coffre à outils de cuisine. Et sérieusement, si vous aimez cuisiner, je vous conseille de vous créer un coffre à outils pour faire de la bouffe un peu partout. C’est super pratique pis ça rend le monde heureux.
Pour ma part, j’ai quelques outils indispensables qui me servent lorsque je quitte ma cuisine pour aller faire à manger à l’extérieur. Tout dépendant si je vais chez des gens, dans un parc ou en camping pour cuisiner, je vais apporter le nécessaire en tout et partout. Voici ce qui se trouve dans mon coffre:
- Un bon poêlon;
- Une paire de pinces;
- Un bon vieux linge à vaisselle;
- Une maryse (spatule molle);
- Une planche de bois;
- Du papier d’aluminium;
- Huile, sel et poivre;
- Des bons couteaux qui coupent.
Avec ça, t’es en business.
Fraîcheur et simplicité
Après avoir dormi près du fleuve à St-Fabien la première nuit, notre but était de se rendre à Gaspé. Six heures de route et de beaux paysages nous attendaient avant d’arriver à destination. Je commençais déjà à googler pour trouver les poissonneries du coin.
Arrivés à destination, c’était l’heure de la fermeture des commerces. Oups, nos habitudes de Montréalais ne nous ont pas signalé que dans les petits villages, pendant la saison morte, certains commerces ferment plus tôt ou n’ouvrent tout simplement pas. Il fallait faire vite.
Heureusement, un propriétaire d’une poissonnerie à Gaspé, sur son départ imminent, nous a accueilli même après la fermeture. Nos habitudes de Montréalais ne nous ont pas signalé que dans les petits villages, peu importe quand, les gens sont chaleureux et avenants. Bière de microbrasserie et saumon frais allaient donc être les éléments principaux pour notre premier vrai souper à bord de la caravane, stationnée près du parc national Forillon.
La prochaine étape consistait à rejoindre un ami à L’Anse-à-Beaufils, tout près de Percé. Philou, pour les intimes, habite la Gaspésie avec sa femme depuis peu. C’est avec passion qu’il nous a fait découvrir son petit coin de pays, où ses voisins, des pêcheurs, accostent régulièrement leur bateau au quai à quelques mètres de sa maison.
Autour d’une bonne bouteille, j’anticipais déjà le matin à venir. J’allais pouvoir rencontrer les pêcheurs et leur acheter directement quelques fruits de mer. Des aliments frais, c’est du bonheur à partager.
Cuisiner le homard dans une caravane
C’est avec une glacière remplie de crustacés vivants que nous étions à la recherche du perfect spot pour passer la soirée. Après quelques heures de route, on l’a trouvé à l’une des marina de la Baie-des-Chaleurs. La mer, les bateaux, la tranquillité et le coucher de soleil nous attendaient. Une fois stationné, j’ai pu commencer à opérer.
Le homard, c’est une des choses les plus simples à cuisiner. Il faut juste se donner la peine. Quand tu peux voyager à bord d’une van aussi bien équipée, y’a pas grand peine à se donner.
Voici ce que ça a donné:
- Remplir le poêlon avec de l’eau de mer.
- Allumer le BBQ et faire bouillir l’eau.
- Mettre le homard dans l’eau bouillante en prenant soin de couvrir le poêlon avec un papier d’aluminium. Étant donné la petite quantité d’eau, la vapeur aide à la cuisson.
- Une fois cuit, recommencer avec un autre homard. Et un autre…
- Décortiquer le homard et vider l’eau du poêlon. Remplir ce dernier avec les morceaux de viande, un peu de beurre, de l’ail et du vin blanc pour déglacer à la toute fin.
- Assis confortablement autour de la petite table, se foutre de la présentation et manger directement dans le poêlon. #vanlife
* Boire une gorgée de bière Pit Caribou entre chaque étape.
«Short and sweet»
Le souper était terminé qu’il fallait déjà faire de la route pour revenir à Montréal. Le soir même, on a roulé jusqu’à Rivière-du-Loup. On a pu parcourir un grande distance jusqu’à ce que la fatigue m’incite à stationner la van sur le bord de la route.
En quatre jours, on a fait le tour de la péninsule gaspésienne. On aurait pris quelques journées de plus évidemment, mais c’était juste assez pour nous donner envie de refaire ce genre de voyage.
Pour avoir vécu la van life en Gaspésie, je comprends pourquoi certains choisissent de se sédentariser dans une fourgonnette.
Merci à la Sandwicherie pour le support dans cette aventure savoureuse en Gaspésie! Et n’oubliez pas de voyager de façon écoresponsable, dans le respect de la nature et des communautés locales.