Une première visite qu’on n’oubliera jamais!
Rien de mieux qu’un voyage improvisé, sans destination précise ni trop de préparation. C’est exactement ce que l’on a fait en prenant la route du Nord, pas celle de St-Sau ou de Tremblant, mais le VRAI Nord. Direction la région d’Eeyou Istchee Baie-James! Un road trip spontané qui nous a menés au travers des paysages magnifiques et de belles rencontres.
Un départ improvisé, mais un voyage mémorable
Au départ, on pensait partir en Floride rejoindre des amis, mais entre l’absence de réservation et l’idée de changer les pneus d’hiver, ça nous a vite passé. On a donc décidé de partir sans trop réfléchir et de prendre la route du Nord, sans plan précis. Vide l’antigel, plein d’eau, quelques provisions, des croquettes pour le chien et on décolle!
Premier arrêt : Le Lac-à-la-Tortue et Saint-Félicien
Le premier arrêt chez ma grande fille, au Lac-à-la-Tortue, puis on a repris la route vers Saint-Félicien en passant par La Tuque. La route est super tranquille et magnifique. La nuit, on a dormi dans un Harvest Host, plus une cour de garage, mais bon un endroit calme et safe. Premier problème : malgré une bonne isolation et les rideaux ROLEF, le tuyau à la sortie du réservoir a gelé, ce qui a empêché la pompe de fonctionner. Heureusement, un petit chauffage électrique de 250 W a réglé le problème. Par contre, le lendemain matin, il ne nous restait plus que 30% de batterie…
Chibougamau : Rencontre avec la nature sauvage
Rendu à Chibougamau, on est allé faire le plein d’épicerie, car on n’avait aucune idée de ce qu’on trouverait plus au nord. Petite découverte locale : une bière de la Microbrasserie Maître Renard, un vrai coup de cœur!
On a ensuite passé la nuit près d’une plage municipale, avec une belle vue sur une piste de ski-doo. Un arrêt au Home Hardware permet de trouver un fil chauffant, ce qui allait résoudre notre problème de pompe pour le reste du voyage. En surveillant les capteurs de température, on a vu que tout fonctionnait bien. Le fil, avec son cycle on/off, consomme entre 20 et 80W, ce qui est bien raisonnable. La sonde affichait 5-7°C. En gardant l’Espar D2 à 20°C et en utilisant le fil chauffant, on se réveille le matin avec 75% de capacité restante sur notre VOLTHIUM 400Ah.
Imprévus : Entre lagopèdes et moments de chasse
À partir de Chibougamau, les choses commencent à devenir intéressantes. On prend la fameuse Route du Nord, ou RDN pour les intimes. Là, on commence à vraiment s’éloigner de tout! Fini le calcium sur les routes, pas un grain de sable, juste du blanc à perte de vue. Et puis, on croise nos premiers Lagopèdes. Wow, c’est beau! Ils peuvent être 10, 20, 30, voire 50 au milieu de la route, à jouer à qui décollera en dernier quand une voiture arrive.
Même avec les meilleurs pneus à clous, une van de 9 000 lbs, ça ne freine pas sur une plaque de glace! Je mets les 4 clignotants, je fais marche arrière et je retrouve ce bel oiseau mort, mais intact. Un Ptarmigan, ou Lagopède, ce qui signifie « patte de lapin » en raison de ses grosses pattes toutes poilues.
Un pick-up passe, s’arrête, je lui montre le petit ange à plume. Il me lance : « Bonjour! T’as frappé cette jolie bête. Et maintenant, tu fais quoi avec ça ? » Je lui réponds, un peu perdu : « Ben… je ne sais pas… » Et là, il me sourit et dit : « Tu caches ça dans ton panel » avec un grand sourire, OK merci du conseil!
PS : Ne vous inquiétez pas, à la suggestion d’un ami chasseur, j’avais mon permis de petit gibier et le « douze » a papy, avant de partir. Au cas où…
Ça donc été la première à se retrouver dans la besace fixée à la roue de secours. Pas juste pour le look ce sac-là finalement!
Nemaska : Une rencontre marquante avec la communauté Crie
Après 4-5 heures de route, on est arrivé à Nemaska, au bord du lac Champion, dans une communauté Crie. Un vrai coup de cœur! Loin des préjugés qu’on peut avoir sur les villages autochtones, Nemaska était impeccable, bien entretenu, et les gens étaient super accueillants. Un des habitants est venu nous parler avec fierté de son village et nous a conseillés où dormir. On arrête faire le plein à 1,85$/L pas si mal.
On a goûté notre Ptarmigan. La viande était vraiment surprenante, très rouge, tendre et savoureuse, sans goût de foie que je n’aime pas dans le gibier habituellement. Je dirais un peu comme du filet mignon de bœuf ? Ça donne un bon aperçu de pourquoi la chasse est si importante ici, avec le prix et la variété des denrées à l’épicerie, ça motive aussi à pratiquer la chasse, la pêche et autre cueillette…
Exploration du Nord : La Route du Nord et la Route Billy Diamond
Après Nemaska, on avait l’option de poursuivre sur la Route du Nord (RDN), pour rejoindre la route Billy Diamond ou comme notre guide de la station-service nous l’a suggéré : remonter vers le nord par la route Eastmain 1. Une autre route magnifique. En chemin, on a croisé des projets miniers, des ouvrages d’HQ, le réservoir de la paix de brave et bien sûr, des colonies de lagopèdes. Les conditions sont parfois difficiles, mais les paysages en valaient vraiment la peine. La taïga nous accueil avec son décor à la fois grandiose, zen, poétique et apaisant.
Après avoir roulé sur une digue impressionnante on prend la route Muskeg qui nous ramènera à la route de la Baie James.
L’ultime étape : Eastmain et la Baie-James
À droite, Radisson et la Trans-Taiga, à gauche, le Sud… On tourne à gauche, en se promettant de revenir, mieux préparé et plus longtemps, probablement en automne, après le rush de mouches noires.
L’hiver, c’est magnifique, mais explorer en van devient un vrai défi. Seules les routes principales sont déneigées, ce qui rend l’accès aux haltes, chemins de traverse et stationnements impossible. Il faut donc enchaîner les longues journées de route dans des conditions parfois éprouvantes.
L’arrêt le plus proche : Eastmain, au bord de la Baie James, encore à plus de 100 km de la Billy Diamond. Plus on approche, plus le vent souffle fort et la visibilité devient précaire. On arrive finalement à bon port à la tombée du jour, avec la même routine : plein d’essence, repérage pour la nuit et couché tôt. On ne voit pas grand-chose à cause du blizzard, mais on est à moins de 100 m de l’intersection de la rivière Eastmain et de la Baie-James. Les rafales à 50-60 km/h secouent la van, on a l’impression d’être sur un bateau dans une tempête!
Le lendemain, on prend le chemin du retour vers le sud, en passant par Matagami, Lebel-sur-Quévillon, Senneterre, Mont-Laurier… avant de retrouver la maison.
Conseils pour les voyageurs
Si tu prévois un voyage dans le Nord, voici quelques petites astuces :
- Prépare-toi bien : En hiver, les conditions peuvent être rudes. Assure-toi d’avoir un véhicule fiable, des bons pneus d’hiver et suffisamment de provisions.
- Sois flexible : Les routes ne sont pas toujours déneigées, et il y a peu de services dans les régions reculées. Prépare-toi à faire de longues journées de route et à affronter des conditions parfois difficiles.
- Respecte la nature et les communautés : Ces régions sont magnifiques et sauvages. Prends le temps de t’arrêter, d’échanger avec les locaux et de découvrir ce qui rend ces endroits si uniques.
Conclusion : Un appel à l’aventure
Ça aura pris 7 jours pour 2 500 km. Le max de distance entre 2 postes d’essence était d’environ 400 km. Ce voyage en Baie-James, ça a été une vraie immersion dans le Grand Nord. Un road trip authentique, sauvage et totalement dépaysant. Si tu cherches une aventure loin des sentiers battus, cet endroit est fait pour toi! Eeyou Istchee Baie-James, c’est l’endroit où tu te sens vraiment loin de tout. Chaque kilomètre parcouru est une nouvelle aventure. Ce voyage, bien qu’imprévu, restera gravé dans nos mémoires. Alors, si tu veux vivre une aventure authentique, avec des paysages incroyables et des rencontres mémorables, le Grand Nord n’attend que toi!