Wow: un magnifique Westfalia Synchro 4×4 orange par-dessus le marché en Ouzbékistan!
Pneus tout-terrain, porte-bagage sur le toit et roue de secours à l’arrière, la petite merveille appartient à des Allemands, des vrais «vanneux», des chanceux qui sont à 5 000 km de chez-eux! Comme il ne se fabrique plus de Westfalia depuis longtemps, celui-là ferait rêver n’importe quel maniaque de van.
Soudain, petit pincement au cœur: nous, ça fait longtemps qu’on a vu une van et spécialement la nôtre.
J’ai l’impression d’un mirage dans le désert, comme le capitaine Haddock qui voyait partout des bouteilles de whisky. Notre van à nous, notre «Licorne noire», est dans un entrepôt de Lotbinière pendant qu’on voyage en Asie en mode «backpack» depuis maintenant deux mois et encore pour trois.
Actuellement, on est en plein désert en Ouzbékistan. Personne autour du Westfalia: pas un touriste, pas un guide, pas un chat ouzbek.
Pendant un instant, je m’imagine ramasser une grosse pierre et péter la vitre côté conducteur pour continuer notre aventure en Westfalia plutôt qu’en train ou en avion, mais ma conscience m’arrête… ou plutôt ma peur des prisons ouzbekes. Réveillé au fond d’un cachot par la complainte du muezzin tous les matins à 5h15, c’est pas une vie! J’ai d’autres plans. Avec ma blonde, on va continuer notre voyage en backpack, bourlinguer, mais notre van nous manque!
On réalise que voyager et vivre dans notre Sprinter, comme on l’a fait aux États-Unis et au Canada de janvier à juin dernier, ça nous donne une liberté beaucoup plus grande.
C’est beaucoup plus d’autonomie et une spontanéité dans nos choix de visites et d’arrêts qu’on ne pourra jamais avoir en train, en autobus ou en avion. On aime s’installer pour la nuit dans un BLM, dans un parc national, mais surtout «boondocker» là où on peut le faire… personne autour, rien à payer ou quelques dollars la nuit dans un camping sans service. On a découvert au gré des kilomètres avalés des coins splendides où, seuls au monde, on admirait les étoiles, on écoutait le vent, portes ouvertes.
Dans notre van, on a assez d’eau et d’énergie solaire pour passer trois jours en pleine nature sans problème. Actuellement, tous les 2-3 jours, on cherche sur Internet (quand Internet il y a) un appartement sur AirBnB, une chambre d’hôtel sur Booking, un coin de sofa via Couchsurfing.
On n’est pas difficiles, mais on n’est pas chez nous. Alors qu’avec notre van, on l’est partout !
Nos petites affaires et notre confort, malgré un espace restreint, dont je me suis bien accommodé malgré mes 5’ 11’’ et mes 200 livres. On a tous les deux appris à utiliser l’espace sans se marcher sur les pieds et à se contenter du minimum de choses, de l’essentiel. Question budget, c’est plus facile à gérer aussi. On contrôle bien mieux nos dépenses. On décide du rythme de nos déplacements, on part quand on veut, on choisit les spots où on campe et on fait notre épicerie et notre cuisine plutôt que d’aller toujours au restaurant.
Depuis qu’on est partis de Québec début août, dans tout notre voyage sac-à-dos en Russie, en Mongolie, en Corée du Sud et en Ouzbékistan, on a dû voir au max dix vans, tous formats et modèles confondus.
Notre rêve premier était de venir avec la nôtre, de rouler à travers les steppes de Mongolie. Mais la réalité nous a rattrapé quand on a dû faire face à la complexité de l’organisation, aux frais importants et à l’impossibilité de traverser certaines frontières en véhicule pour visiter les destinations souhaitées. Populaire en Amérique du Nord et en Europe de l’Ouest, on réalise que la van life n’est pas encore très connue ni répandue dans les pays de la route de la Soie.
Il paraît même que les touristes qui veulent entrer en Chine avec leur véhicule doivent prendre un guide chinois avec eux, à leurs frais, pendant tout leur trajet dans ce pays… pas très économique. En Ouzbékistan, où une voiture sur deux est une Chevrolet blanche et où tous les véhicules roulent au propane ou au méthane, on a vu une seule van. Et oui, un beau Westfalia orange immatriculé en Allemagne qu’on a finalement pas volé!
On retrouvera notre beau Sprinter, notre Licorne à nous, en avril.
Notre prochaine destination : Yukon et Alaska, l’été prochain. Le Mexique et Terre-Neuve figurent aussi sur notre liste de projets. Vive la #vanlife, vive la liberté et on a hâte en bachi-bouzouk, comme dirait Haddock, de retrouver la nôtre !