Il y a déjà un bon moment que la communauté van life au Québec gagne du terrain de façon fulgurante et la pandémie mondiale n’est venue que renforcer cet engouement déjà bien implanté en sol québécois.
Voyager à l’intérieur d’un véhicule aménagé est devenu, en 2020-2021, le moyen le plus efficace pour se réapproprier notre territoire. Il est vrai que la situation actuelle a permis à plusieurs d’entre nous de tenter un retour aux sources; à travers nos rythmes de vie, nos habitudes de consommation, nos produits et ce qui nous intéresse évidemment le plus ici; à travers nos voyages. Attendez-vous à un été incroyablement chargé d’un point de vue touristique dans vos régions préférées du Québec. En début d’année 2021, nous avons consulté la communauté van life du Québec en lançant un sondage auquel plus de 1000 nomades ont participé. La mission était bien simple : dresser le portrait le plus à jour de notre grande famille de vanlifers, qui évolue constamment et qui a connu une croissance incroyable dans la dernière année. Nous voulions démystifier vos besoins, vos attentes et vos habitudes afin de mieux vous connaître. Les données ont été collectées entre le 15 janvier et 15 février 2021, via un formulaire en ligne que nous avons fait circuler à travers les pages et groupes Facebook reliés au camping nomade du Québec. Voici donc les statistiques et tendances pour la van life au Québec!
Un mode de vie en pleine croissance
Afin de vous donner une idée, dressons un portrait rapide de nos répondants. 55% d’entre eux se retrouvent dans la tranche d’âge des 25 à 49 ans, suivi d’un 40% dans la tranche d’âge des 50 ans et plus. Avec autant d’hommes que de femmes, 61% rapportent gagner un salaire brut familial annuel de plus de 60 000$ par année.
Pour l’achat et la conversion de leur bolide, 30% des répondants ont investi entre 20 000$ et 50 000$ sur leur van aménagée, alors que 37% ont dépensé plus de 50 000$ et 33%, moins de 50 000$. Ce montant inclut le véhicule.
Quand vient le temps de choisir leur véhicule, 53% des répondants voyagent avec des vans de type fourgon (Pro Master, Transit ou Sprinter). Un autre 15% roulent avec des véhicules de type Westfalia ou Eurovan. Peu importe la van, une majorité rapporte rouler en moyenne entre 10 000 km et 50 000 km par année.
Ce mode de vie alternatif en fait rêver plusieurs, et comme le démontre notre sondage, tout près de 30% des répondants voyagent de cette manière depuis moins d’un an, ou planifient leur tout premier trip cette année.
Sachant qu’une écrasante majorité de ces voyageurs sillonnent les routes du Québec en période estivale, soit plus de 60%, la haute saison sera gonflée à bloc cet été!
Il est important de préciser que certains de nos répondants optent pour la location de van plutôt que l’achat, le marché québécois étant d’ailleurs très intéressant de ce côté et très en vogue. Mais nous remarquons tout de même que près de 93% d’entre eux sont propriétaires de leur propre véhicule et font donc partie d’une grande communauté de voyageurs qui est là pour rester!
L’arrivée du télétravail
L’un des volets du sondage sur les tendances de la van life au Québec s’est avéré particulièrement intéressant, soit celui du télétravail. Les bouleversements de la dernière année n’ont heureusement pas eu que des impacts négatifs alors que plusieurs ont adopté de nouvelles habitudes de travail à distance, un contexte idéal pour la van life.
Comme les vans deviennent de plus en plus autonomes et équipées, cette nouvelle réalité de télétravail à temps plein influence positivement notre clientèle nomade. Bien que 70% des répondants disent oublier le travail dès qu’ils démarrent leur véhicule, le 30% restant travaille présentement de leur van ou mentionnent vouloir y travailler davantage. C’est donc une tendance non négligeable vers une nouvelle clientèle de nomades numériques à surveiller de près dans les prochaines années.
Des retombées positives pour le Québec
Il est fort important de constater que la communauté van life au Québec est une clientèle qui peut créer des retombées économiques intéressantes en région. En effet, les vanlifers du Québec cherchent naturellement à encourager les entreprises d’ici lors de leur déplacement. Certes, les nomades sur roues sont souvent associés à des gens plutôt minimalistes, mais ces derniers sont aussi à la constante recherche d’expériences locales de haute qualité.
Les trois secteurs d’activités représentant les dépenses les plus populaires sont les activités sportives, les restaurants et microbrasseries et le secteur incluant les producteurs et artisans locaux.
Les secteurs de la restauration, des microbrasseries et des producteurs locaux sont en tête de file lorsqu’on parle de dépenses quotidiennes pour les nomades.
Plus de 50% des voyageurs dépensent entre 100$ et 250$ par semaine dans ce genre de commerces locaux. À noter que les dépenses sont liées au véhicule dans sa totalité et non par personne, on y compte donc le conducteur, son copilote et sa marmaille.
De nouvelles manières de se loger sur la route
Lorsqu’on parle des habitudes chez les vanlifers du Québec, voici ce qu’on peut en conclure. Cette clientèle, quoique très familière avec les campings traditionnels tels qu’on les connaît depuis des décennies, ne se reconnaît pas dans ce type d’hébergement. En réalité, seulement 33% des répondants disent dormir souvent dans les campings traditionnels.
Plus de 83% des vanlifers disent privilégier des sites en nature, hors des terrains de camping standards, en favorisant le camping nomade (camper en bord de route ou en forêt). Ils préfèrent également les grands espaces naturels. Les terrains de camping sont donc plutôt utilisés en dernier recours par cette communauté.
Cette tendance de la van life au Québec s’explique par trois principales raisons soulevées par les participants. Premièrement, les espaces de camping traditionnels sont moins attrayants alors que la communauté préfère de loin les grandes étendues aux petits terrains délimités, restrictifs et peu conviviaux. Deuxièmement, les vanlifers sont souvent autonomes grâce à leurs véhicules aménagés et préfèrent donc économiser sur ce point. Finalement, ce genre d’espace leur semble moins accommodant — manque de services, refus des animaux, organisation archaïque, mode de réservation déficient, etc. Cependant, la clientèle van life gagnerait grandement à s’aventurer dans les campings municipaux si l’expérience se bonifie en fonction de leurs attentes!
Bref, en regardant les tendances de la van life au Québec, il va sans dire que notre grande famille de nomades du Québec connaît définitivement ses besoins! On en comprend rapidement d’ailleurs que ce mouvement deviendra sans doute une industrie touristique de grande envergure, à laquelle il faudra s’adapter partout au Québec en ouvrant d’abord le dialogue avec nos municipalités.
Ce qui est certain, c’est que l’engouement risque de décoller de façon exponentielle dans les prochaines années. On ne se le cachera pas, le Québec n’a rien à envier à personne avec ses décors spectaculaires, et le message se passe! Soyons inclusifs, compréhensifs et prenons soin de nous, notre environnement et notre région. Faisons rayonner le Québec sur la carte en tant que province van life friendly avec une approche de tourisme responsable! N’oubliez jamais le principe du « Leave No Trace ».