Voyager à Terre-Neuve en van, c’est partir à l’aventure sur une île qui combine nature brute, hospitalité sincère et moments inattendus. Un road trip en famille qui se place définitivement dans nos coups de cœur.
C’est au départ de l’Estrie qu’on a commencé notre road trip pour filer vers la Nouvelle-Écosse. Tout a commencé à North Sydney, où l’on embarque à bord du traversier pour Channel-Port-aux-Basques. On adore les traversiers! Un trajet d’environ 6h30 nous attendait. Si le budget vous le permet : réservez une cabine (surtout avec un enfant ou encore si vous êtes sensibles au mal de mer) ça vous permettra aussi de prendre votre douche avant de reprendre la route. Ce confort fait toute la différence pour bien commencer l’aventure vers Terre-Neuve.
Première vague à Cape Ray
À peine arrivés, on est déjà entourés de paysages magnifiques. D’un côté d’impressionnantes montagnes et de l’autre l’océan à perte de vue! On a rapidement cherché une plage à proximité. Direction Cape Ray, une vaste plage tranquille avec juste ce qu’il faut de vagues pour ressortir les planches. Zak peut courir partout, Julien joue dans l’eau et Karo se remet doucement du roulis du traversier. Le sable, les embruns, les cris de goélands : Terre-Neuve nous accueille avec énergie et on est très heureux d’y être enfin arrivés. On passe la nuit au camping Grand Codroy RV Park, simple et bien situé à proximité du terminal de bateau.
Un café, des montagnes, et des milliards d’années
Le lendemain, on prend la route et on file jusqu’à la ville de Corner Brook. Halte obligatoire à Harbour Grounds, un petit café qui sert les meilleurs lattés du coin et des pâtisseries à tomber. Il y a même des petits jeux divertissants pour Zak! On en profite pour explorer un peu la ville, puis on met le cap sur les Tablelands, dans le Parc National de Gros-Morne.
Ici, on marche sur un manteau terrestre. Littéralement. Le sentier facile de 4 km nous plonge dans un paysage lunaire aux teintes orangées : des roches venues des entrailles de la Terre, poussées en surface il y a 400 millions d’années. Une expérience à la fois pédagogique et émotive. Une belle randonnée à faire en famille!
De fjords en sommets
On a ensuite vécu deux incontournables dans le parc de Gros-Morne: la croisière Western Brook Pond et la randonnée du sommet du Gros Morne. La croisière (2h au total) nous mène dans un fjord intérieur entre des parois immenses : calme, grandiose, presque irréel.
La rando, quant à elle, est un tout autre défi. Le Gros Morne trail c’est environ 17 km, des montées soutenues, l’atteinte d’un sommet via un chemin très technique et une météo imprévisible. À ne pas sous-estimer! Malheureusement, un immense nuage de pluie nous attendait au sommet et on n’a pas pu voir le panorama pour lequel on a tant travaillé (zut) mais l’aventure en valait clairement la peine!
On dort ensuite à Shallow Bay Campground, où les sites sont entourés de conifères et de mousse, un endroit parfait pour récupérer.
Le lendemain, on a pris la direction de Port au Choix, un petit village de pêcheurs sur la côte nord-ouest de l’île, souvent oublié des itinéraires classiques. On y cherchait un endroit tranquille pour passer la nuit, mais ce qu’on a trouvé était bien plus inattendu. Un groupe de caribous. Une dizaine d’entre eux, paisibles et curieux à quelques mètres de nous. On était bouche bée. Quelle chance on a eue de vivre ce moment spécial, avec cette espèce menacée mais combien magnifique.
Chasse aux icebergs, jolis phares et pêche locale
La route continue vers Twillingate. On a pu visiter le village et dormir aux côtés du plus gros iceberg aperçu jusqu’à présent et qui s’est fendu en deux pendant la nuit. Un grondement sourd, un moment suspendu. Quelle chance on a eu d’être là au même moment! Compte tenu des changements climatiques en cours, qui sait si un jour Zak va pouvoir en revoir. On était très reconnaissants de pouvoir lui faire vivre cette expérience. On a d’ailleurs pu en apercevoir à plusieurs reprises durant le voyage, on recommande ici d’y aller début juin si c’est l’un de vos objectifs. Vous pouvez aussi les suivre à l’aide de Iceberg Finder!
Un peu plus loin vers le sud-est, à Trinity, on se stationne dans un coin bien isolé, avec vue directe sur les falaises et les vagues qui se cassent sur les rochers. Un coup de coeur dodo!
Finalement, plus au sud, on retrouve nos wetsuits pour une session de surf à Point Lance Beach. Vagues douces, ambiance détendue. Et cerise sur le sundae : un pêcheur local nous offre du crabe fraîchement pêché. Le rêve! Une des choses qui nous a d’ailleurs particulièrement marqué durant notre voyage, c’est l’accueil chaleureux et sincère des habitants locaux. On remercie tous ceux qui nous ont aidé, ceux avec qui on a discuté, partagé un moment spécial ou simplement souris au passage.
Cap à l’est : entre ville colorée et le sentiment du bout du monde
Puis cap sur St. John’s, la capitale haute en couleur. On flâne dans les rues, on visite les boutiques d’artisans, on mange bien, on prend le pouls urbain — avant de repartir dormir à Middle Cove Beach. Au petit matin : des milliers de capelans sur la plage, des baleines au large. Un spectacle grandiose, et une belle leçon sur les poissons pour Zak.
À seulement une vingtaine de minutes de la ville, notre dernière rando : le Cobbler Path Trail, qui longe la côte Est. Si vous êtes serrés dans le temps comme nous l’étions, il y a possibilité de se stationner près des deux derniers km du sentier et de parcourir seulement cette partie afin de voir le point de vue. Si vous avez le temps, faites-le au complet! Ça en vaut définitivement la peine. On a eu en bonus un spectacle de baleines!
Au rythme des oiseaux et des baleines
À Cape St. Mary’s, on s’installe pour la nuit près du phare à la réserve écologique. Des milliers de fous de bassan nichant pas loin, volant en escadrilles bruyantes. Le coucher de soleil sur la falaise reste l’un des plus beaux du voyage, entourés de quelques vanlifers qui avaient opté pour le même stop. Au réveil le lendemain matin, on a emprunté le chemin qui nous rapprochait de ce fameux rochers qui accueillait les oiseaux. Une des meilleures décisions du voyage! On a assisté à un spectacle indescriptible et intime avec mère nature.
Pour finir en beauté
Toute bonne chose a une fin. On se redirige vers le traversier, mais on termine par un détour vers le phare de Rose Blanche, à l’extrémité sud-ouest. Le trajet pour s’y rendre est à couper le souffle. Routes sinueuses, lacs cachés, villages minuscules, coucher de soleil doré. Si jamais vous regardez votre GPS et n’êtes pas certains, le détour en vaut la peine! Le phare qui vous attend est magnifique avec une riche histoire. On y aperçoit encore des baleines qui s’amusent et se nourrissent.
En quittant Terre-Neuve, notre van est rempli de souvenirs, de sable, de coquillages… et d’un sentiment profond d’avoir vécu quelque chose de vrai. Ce road trip familial nous a rappelé à quel point notre pays mérite d’être exploré de fond en comble — littéralement. Le Canada a ce don rare de nous émerveiller encore, même quand on pense l’avoir déjà « vu ». Découvrir Terre-Neuve fut un privilège et une expérience au-delà de nos attentes.
Alors que vous voyagiez en solo, en duo, en famille ou entre amis, prenez le temps d’explorer ces coins moins fréquentés. Le genre de lieux où on se sent tout petit, mais incroyablement vivant.
Pour découvrir notre prochaine aventure au Labrador, c’est par ici !