Voyager en van, c’est naturellement synonyme de s’immerger dans plusieurs environnements différents.
On découvre de nouveaux territoires, de nouvelles coutumes, des habitudes inédites. On s’émerveille quotidiennement devant toute la beauté qu’on a la chance de découvrir et d’expérimenter. Pourtant, la réalité c’est qu’en tant que voyageur, on n’est pas toujours conscient des enjeux auxquels font face les territoires que l’on visite. Et malheureusement, plusieurs de ces territoires sont confrontés à des défis importants. C’est le cas de la magnifique province de la Colombie-Britannique. Tout vanlifer s’ayant déjà aventuré au BC sait combien l’écosystème y est unique. Il suffit de quelques minutes sur son sol pour en tomber amoureux : on comprend rapidement qu’il abonde en richesse naturelle — et qu’il est essentiel de la préserver précieusement. C’est pourquoi nous vous présentons aujourd’hui notre cause du moment : Fairy Creek Blockade, un mouvement qui se dévoue complètement à la protection des arbres ancestraux dans l’Ouest canadien.
La mission
Dirigé par des bénévoles, Fairy Creek Blockade, réuni sous la coalition Rainforest Flying Squad, est un mouvement d’action directe non violent qui dénonce l’exploitation des dernières forêts pluviales tempérées anciennes sur l’île de Vancouver. Ils font partie de ce qu’on nomme The Last Stand For Forests, un mouvement global pour la protection de la biodiversité et des forêts ancestrales. Leur mission première est celle de protéger les forêts anciennes sur les territoires traditionnels Pacheedaht et Ditidajt. De ce fait, le mouvement s’inscrit dans une profonde volonté d’honorer et de mettre de l’avant les responsabilités traditionnelles de leadership et d’intendances des Premières Nations vis-à-vis leurs territoires.
« C’est vraiment un mouvement historique. C’est rare qu’on voit autant d’implication dans une organisation de ce genre. À un moment, on était rendu à plus de 2000 personnes présentes », témoigne Marie-France Roy, snowboarder professionnelle et grande environnementaliste et activiste qui s’est impliquée directement auprès des blocus. « J’ai trouvé mon temps là-bas extrêmement inspirant. C’est une expérience qui transforme. La notion de famille est tellement présente. C’est incroyable parce que les gens s’unissent et s’investissent à 100 % pour une cause commune et pour le futur des prochaines générations. Ça faisait longtemps que je n’avais pas ressenti un feeling d’espoir comme ça. »
Malgré les revendications, ces grandes forêts sacrées — maisons des peuples autochtones — sont encore gravement menacées par l’exploitation au nom du gain financier. En effet, bien que les gouvernements reconnaissent leur rôle essentiel dans la stabilité climatique, les règlementations n’empêchent toujours pas les entreprises privées de couper à blanc ces forêts à des fins lucratives. En date d’aujourd’hui, même si le comité d’examen stratégique des forêts anciennes de la Colombie-Britannique encourage fortement de mettre fin à l’exploitation de ces forêts, le gouvernement n’a toujours pas entamé de changements légaux. L’urgence se fait pourtant sentir : il ne reste que 2,7 % des forêts anciennes originelles de la Colombie-Britannique. Une statistique très inquiétante, considérant que ces forêts jouent un rôle essentiel dans le maintien de la biodiversité de la faune et de la flore, dans l’équilibre des cycles naturels de l’eau et des nutriments, mais également dans le stockage de très grand volume de carbone.
Les actions concrètes
Mais quelles sont les actions concrètes de Fairy Creek Blockade ? Depuis 2020, le mouvement a mis en place ce qu’on nomme les camps de protection tout autour du bassin versant de Fairy Creek (Ada’itsx). L’objectif de ces campements est de bloquer l’accès aux entreprises forestières, principalement la compagnie Teal Jones. Par des manifestations pacifiques, les participants cherchent à empêcher la destruction de cette dernière zone de forêt ancienne intacte.
« Il y a du monde de partout, de tous les âges. L’ambiance est belle et agréable, mais aussi sérieuse et respectueuse. Tout le monde est là pour la cause, 100 % engagé. Plusieurs personnes ont dû faire beaucoup de sacrifices pour être là. C’est vraiment magique à voir! », exprime Marie-France.
En plus de ces mobilisations contre l’abattage, le mouvement a formulé quatre demandes principales sur lesquelles se basent toutes leurs actions :
- Cesser l’exploitation des forêts pendant que le gouvernement, les Premières Nations et l’industrie forestière engagent un dialogue respectueux sur la façon d’aller de l’avant.
- Respecter les systèmes de gouvernance traditionnels des Premières Nations.
- Suivre les 14 recommandations émises par le comité d’examen stratégique des forêts anciennes.
- Réformer les pratiques d’exploitation forestière en Colombie-Britannique pour faire passer la santé écologique avant la croissance économique et, ainsi, miser sur la création d’emplois durables dans la foresterie de deuxième et de troisième croissance.
«La pression fonctionne. Évidemment, ce n’est jamais assez vite. Mais le fait qu’il y ait autant de monde qui se soit battu tout l’été et qu’on ait vu le mouvement passer sur les réseaux sociaux et aux nouvelles… Je pense que ça a vraiment raisonné et que, oui, il y a eu des changements et une progression. Mais ce n’est vraiment pas le temps d’arrêter. On a un momentum présentement… » exprime Marie-France.
Prendre part au mouvement
Fairy Creek Blockade croit à la force de l’union et au pouvoir généré par l’alliance pacifique d’humains qui choisissent de se lever contre les injustices. Il existe donc plusieurs façons de s’impliquer. La manière la plus engageante consiste à se joindre directement aux campements. Effectivement, il est possible de participer aux manifestations et aux blocus. Pour ce faire, il faut s’assurer de lire le code de conduite qu’a mis en place l’organisation, dans lequel plusieurs principes fondamentaux sont établis. Si vous vous sentez interpellés par cette implication, dirigez-vous sur The Last Stand pour remplir le formulaire d’admission.
Il existe également plusieurs autres façons de s’impliquer. Vous pourriez, par exemple, vous joindre à l’équipe qui gère la chaîne d’approvisionnement ou participer aux collectes de fonds. À vrai dire, peu importe la compétence que vous avez, le mouvement a besoin de vous. Vous n’avez qu’à contacter info@laststandforforests.com et leur faire part de votre désir d’implication.
Gardez tout de même en tête qu’il n’est pas obligatoire de se joindre à un blocus ou de se coordonner directement avec le mouvement pour faire une différence. « Je pense que la première façon de s’impliquer, c’est de suivre le mouvement sur les réseaux sociaux. De rester informer, de garder le finger on the pulse et d’être à l’affût des manières de s’impliquer. J’encourage les gens à trouver, dans leurs vies personnelles, comment ils peuvent faire une différence », nous dit Marie-France.
Il est important de se rappeler que chaque action compte, grande ou petite! C’est pourquoi on encourage notre communauté de vanlifers à s’impliquer auprès de Fairy Creek Blockade.
« Je pense qu’il faut encourager les gens à aller dehors, à explorer les forêts, à tomber en amour avec elles. C’est ça qui nous pousse à se battre pour elles. J’encourage les gens à explorer la nature sans l’aspect égoïste de profiter, mais plutôt de prendre le temps de penser à comment on peut aider et give back. On oublie à quel point c’est important de protéger la nature, on oublie à quel point on a du pouvoir, à quel point on peut faire une différence, mais aussi à quel point, si on ne fait rien, ça peut disparaitre plus vite qu’on le pense… » conclut Marie-France.
Il est à noter que plusieurs groupes environnementaux canadiens s’impliquent également dans la cause. On retrouve parmi ceux-ci les organisations Protect our Winters, Greenpeace, EcoJustice, la fondation David Suzuki et bien plus encore.
Fairy Creek Blockade est notre cause du moment ! Nous remettrons donc 1 % de l’ensemble de nos ventes en ligne de mai à août 2022 à l’organisme pour protéger les forêts ancestrales de la Colombie-Britannique.