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«Ta van ne vaut pas des millions? Pense à ce qu’elle contient à l’intérieur.»

Bien qu’elle soit synonyme de liberté et de souvenirs inégalables, une van peut rapidement devenir un boulet financier. Véritable vortex à dépenses liées à l’essence et aux réparations, on finit par vouloir, voire devoir, couper dans ce qu’on peut. Certains seront tentés de commencer par les assurances, cette intangible et accaparante part du budget. Importantes, certes, mais jusqu’à quel point?

Si tu as payé un prix dérisoire pour ta van, tu te dis sûrement que ça ne vaut pas la peine de débourser pour l’assurer. 

Ce qu’il faut garder en tête, c’est qu’au Québec, tout propriétaire de véhicule, automobile ou van est tenu par la loi de détenir une assurance responsabilité civile, ou ce qu’on appelle communément « être assuré d’un bord ». Cela signifie que si tu es impliqué dans un accident, ton assurance couvre les dommages matériels et corporels causés à autrui, même si c’est toi le responsable dans l’histoire. Si tu es jugé non responsable et que le responsable est identifié, ce type d’assurance couvre en plus les dommages causés à ton propre véhicule. 

Bien que la loi requière une couverture minimale de 50 000 $, il est fortement recommandé de l’augmenter à plus d’un million, surtout lorsqu’on parle d’une van qui voyage au-delà des frontières. En effet, les soins de santé aux États-Unis ou une Ferrari emboutie peuvent rapidement gonfler la facture! Quant à la couverture « des deux bords », elle protège ton véhicule en plus de l’assurance responsabilité civile obligatoire. C’est là que différentes protections peuvent être ajoutées au contrat (et là aussi où tu seras tenté d’économiser).

Assurer son véhicule n’est donc pas une option, mais une obligation. C’est le type de couverture que tu choisis qui relève de ton choix.  

L’assurance « des deux côtés » est personnalisable, autant au niveau de la couverture qu’au niveau des montants maximums couverts. Dans le jargon des assureurs, on appelle cette partie du contrat « Chapitre B », qui prévoit quatre types de garanties. 

Chapitre B1 – Tous risques : c’est ce type de garantie qui te protège le plus, et qui, conséquemment, sera le plus cher. Il couvre les dommages causés au VR et aux équipements/accessoires peu importe la nature du risque (il existe toutefois une petite liste d’exclusions). 

Chapitre B2 – Collision ou versement : il couvre aussi les dommages causés au VR et aux équipements/accessoires, mais seulement si les dommages surviennent à la suite d’une collision ou d’un renversement dont tu es responsable. 

Chapitre B3 – Accidents sans collision ni versement : cette garantie protège contre le feu, le vol, les cataclysmes naturels (tempête de vent, foudre, crue des eaux, etc.) le vandalisme, le bris de vitre, la collision avec un animal et le délit de fuite. 

Chapitre B4 – Risques spécifiés : c’est la garantie la plus restrictive de toutes, puisqu’elle couvre seulement certains risques, comme le feu, le vol, les cataclysmes naturels (tempête de vent, foudre, crue des eaux, etc.) le vandalisme et le bris de vitre. Bref, les dommages exclus sont notamment les dommages causés par une collision avec un animal ou une personne, mais n’y sont pas limités. 

Tu peux choisir en fonction de ton budget, de l’utilisation que tu fais de ton véhicule et de ton niveau de confort vis-à-vis les risques. 

C’est là qu’il te faudra estimer la probabilité d’un événement et le coût des dommages causés par ce dernier, versus le coût de la prime d’assurance à payer. Si tu as déboursé 3 000 $ pour ta van, et que tu es à l’aise avec le fait de la perdre dans un accident, tu voudras nécessairement limiter le montant de ta prime en te contentant d’une assurance responsabilité civile. Par contre, si ta van t’a coûté 30 000$, il serait pas mal plus sage de l’assurer adéquatement. C’est ce que se dit aujourd’hui l’ingénieure junior et adepte de plein air Rebecca Isabelle, pour qui une tempête aurait pu avoir raison de sa van.

« Même si t’essayes d’envisager les risques, ça peut tellement te prendre par surprise », explique Rebecca. « Quand on a campé sur la plage d’Oceano Dunes, en Californie, la marée est montée à 2 mètres de plus que prévu pendant la nuit. J’avais pourtant vérifié avec mon application de prédiction des marées. Le lendemain, on a vu des dizaines de VR enfoncés dans le sable jusqu’au frame. Par chance, notre van a été épargnée. Notre couverture d’assurance  [B3 – Accidents sans collision ni versement] aurait quand même couvert les dommages, parce qu’elle protège en cas de tempêtes. »

« Ça nous a coûté environ 1 100$ assurer notre van pour un an. Si on n’avait pas pris ce type d’assurance et que la van avait pris l’eau, on aurait pu devoir dépenser pas mal plus que ça. »

Crédit photo: Vincent Chollet 

Ta van ne vaut pas des millions? Pense à ce qu’elle contient à l’intérieur. 

Si tu voyages avec ton ordinateur portatif, ton appareil photo, ton vélo de montagne ou ta planche de surf, tu voudras certainement te prévaloir d’une option d’assurance de biens meubles qui protège la valeur de tes biens en cas de vol ou d’endommagement.

« La plupart pensent que les biens mis à l’intérieur de la van sont aussi couverts par l’assurance automobile. C’est une erreur souvent évitée lorsqu’on fait affaire avec un courtier.», estime le directeur du service aux particuliers et courtier en assurances de dommages chez Lareau, Charles-Antoine Carra. Il s’agit de la nuance la plus importante entre assurer une voiture versus assurer une van, puisque ce que l’on trouve à l’intérieur de la van entre dans une catégorie à part, soit celle de l’assurance habitation. Chez Lareau, la possibilité de joindre l’assurance auto à cet aspect de l’assurance habitation est appelée « assurance nomade ».

Si tu te dis que tes biens sont assurés parce que tu les as achetés avec ta carte de crédit, sache que les chances qu’elle te couvre réellement sont minces. 

En consultant le certificat d’assurance des cartes de crédit, on se rend compte que les couvertures d’assurance voyage sont particulièrement limitées en cas de biens perdus, endommagés ou volés. La majorité des protections requiert qu’au moins une partie du coût du voyage ait été portée au compte avant le départ. Cela laisse bien peu d’options de dépenses pour quelqu’un dont la van fait office de billet d’avion et d’hôtel!

En prenant par exemple la carte MasterCard World de la Banque Nationale, le véhicule doit être loué pour que l’assurance voyage s’applique aux biens qui se trouvent à l’intérieur. Ce type d’assurances ne fonctionne donc pas si la van est la propriété du détenteur de la carte de crédit. C’est ici l’assurance « achats de base » qui entre en ligne de compte. Cependant, sa couverture ne s’étend pas au-delà de la frontière canadienne et la date d’achat du bien réclamé ne doit pas non plus dépasser un certain nombre de jours (souvent 180 jours entre l’achat et la perte, le vol ou l’endommagement du bien, et ce, avec preuve du reçu de caisse). 

Souscrire à une assurance de biens meubles, ou à une « assurance nomade » chez Lareau, demeure la meilleure solution pour protéger ce qui se trouve à bord de ton VR. Si tu choisis cette option, la valeur de ce que tu transportes va nécessairement affecter ta prime d’assurance.

Ta prime va aussi varier en fonction de ton profil en tant que conducteur, de la valeur du véhicule et de son utilisation. C’est sur cette variable que tu as le plus de contrôle, puisqu’elle implique ton itinéraire et la durée de ton voyage. 

Beaucoup d’assureurs prévoient une surcharge pour les séjours hors Québec de plus de 6 mois. « Dans notre cas, on voulait vraiment partir un an, explique Rébecca Isabelle, on a donc payé 25 % de surcharge parce qu’on trouvait que ça en valait le prix. » 

Quant au territoire couvert, l’assurance automobile souscrite au Québec s’étend sur celui du Canada et des États-Unis seulement. Si tu prévois traverser la frontière mexicaine, il est possible d’ajouter cette spécificité au contrat d’assurance pour un montant supplémentaire. Ce ne sont toutefois pas tous les risques qui sont couverts, comme les vols, qui sont très courants dans cette région du globe. Si tu es à la dernière minute, il est aussi possible de souscrire à des assurances directement à la frontière du Mexique auprès d’une de leurs compagnies. Au-delà du Mexique, il faut voir avec les assureurs locaux. 

Finalement, inutile d’assurer ton VR si tu n’es pas transparent auprès de ton assureur sur l’utilisation que tu en fais. 

Si tu habites ou travailles dans ta van, cela va nécessairement avoir un impact sur le type d’assurances que tu dois prendre. « Il se peut qu’il y ait des restrictions ou des surprimes au niveau de l’usage. Mais si vous n’avisez pas l’assureur, vous courrez le risque de ne pas être couvert pleinement ou, pire, ne pas être couvert du tout », rappelle Charles-Antoine Carra.

Somme toute, déterminer jusqu’à quel point ça vaut la peine d’assurer sa van dépend de multiples facteurs propres à chaque conducteur et à chaque chemin à parcourir. Pour plus d’information, on t’invite à consulter le site web de Lareau, qui offre des assurances conçues spécifiquement pour les conducteurs de VR. Si tu te sens d’attaque, tu peux aussi fouiller dans le Formulaire de police d’assurance automobile du Québec.

Merci à Lareau Courtiers d’Assurances pour leur collaboration à cet article.